La Législation du Guidon : Les Règles Locales Concernant l'Encombrement du Cintre (Légalité en Europe).

La Législation du Guidon : Les Règles Locales Concernant l'Encombrement du Cintre (Légalité en Europe).

Entre GPS, éclairage, sonnette, support téléphone et parfois une batterie externe, votre cintre peut vite devenir un « tableau de bord ». Bonne idée pour la pratique, mais attention au cadre légal. En Europe, plusieurs règles locales encadrent l’encombrement du guidon : champ de vision, libre rotation du cintre, présence et accessibilité des dispositifs obligatoires (éclairage, avertisseur sonore), absence d’arrêtes dangereuses et fixation sûre des accessoires.

Dans cet article, on fait le tri entre recommandations et obligations pour rouler en toute conformité, que vous soyez cycliste urbain, adepte du VTT, utilisateur de vélo cargo/remorque ou livreur. Vous découvrirez :

  • Les principes communs applicables dans de nombreux pays de l’UE (visibilité, sécurité, stabilité).
  • Les limites pratiques d’encombrement et les points de contrôle (largeur utile, rotation, câblage).
  • Les bonnes pratiques d’installation pour éviter l’amende… et améliorer l’ergonomie.

Important : la réglementation peut varier selon le pays et la ville. Vérifiez toujours les textes locaux avant installation. Suivez le guide pour un cintre propre, sûr et légal.

 

🇪🇺 Le cadre européen : les normes de sécurité communes pour les accessoires de guidon

Fixer un support téléphone, une lampe, une caméra ou un écran sur le cintre ne relève pas seulement de l’ergonomie : c’est aussi une question de conformité réglementaire. En Europe, même si la circulation des cycles relève en partie de règles nationales, la sécurité des produits et des accessoires est largement encadrée par des normes et règlements transversaux. Voici le panorama pratique des références à connaître pour choisir, installer et vendre des accessoires de guidon qui cochent toutes les cases.

1) Sécurité générale des produits : le socle pour tous

  • Règlement (UE) 2023/988 – Sécurité générale des produits (GPSR) : impose que tout accessoire mis sur le marché de l’UE soit sûr, avec évaluation des risques, traçabilité, notice claire, et dispositif de rappel si problème. Il s’applique à l’ensemble des accessoires de guidon (électroniques ou non).
  • Marquage CE : requis si l’accessoire entre dans le champ d’une directive/règlement sectoriel (p. ex. radio/EMC, basse tension). Le CE n’est pas un « label qualité », mais la déclaration de conformité du fabricant à l’UE.

2) Normes vélo de référence (mécanique et montage)

  • EN ISO 4210 (cycles – exigences de sécurité) : référence pour les vélos non assistés. Même si elle vise d’abord le vélo, elle guide la conception des interfaces de montage (résistance des colliers, absence d’arêtes vives, serrage fiable, pas d’entrave à la direction). À retenir :
    • Pas de projections dangereuses sur le cintre : coins vifs, pièces coupantes, vis saillantes doivent être évités ou obturés.
    • Liberté de braquage totale : aucun accessoire ne doit limiter la rotation ou heurter câbles/freins.
    • Résistance aux charges et aux vibrations : les fixations doivent tenir sur pavés/chocs sans glisser.
  • EN 15194 (EPAC – vélos à assistance électrique) : ajoute des exigences pour les VAE, notamment gestion des câbles, compatibilité électromagnétique de l’équipement embarqué, et solidité des fixations exposées aux vitesses/poids supérieurs.

3) Électronique embarquée : radio, CEM, alimentation

  • Directive RED 2014/53/UE (équipements radio) : s’applique aux accessoires sans fil (chargeurs MagSafe/Qi avec communication, trackers, écrans connectés, caméras Wi-Fi). Exige essais radio/CEM, CE, notice, et infos spectre.
  • Directive CEM 2014/30/UE : pour les électroniques non radio (ex. écran filaire). L’accessoire ne doit ni perturber, ni être perturbé par d’autres appareils.
  • Directive Basse Tension 2014/35/UE (si applicable aux alimentations secteur/convertisseurs) et IEC/EN 62368-1 (sécurité audio/vidéo, IT). Pour l’USB-C/PD embarqué, viser alimentations certifiées.
  • REACH & RoHS : restrictions de substances (plomb, phtalates, retardateurs de flamme). Un accessoire conforme doit déclarer l’absence de substances SVHC au-delà des seuils.
  • WEEE : obligations de reprise/tri pour les accessoires électroniques mis sur le marché.

4) Indice de protection et météo

  • IEC/EN 60529 (IP) : pour les housses/boîtiers étanches (IPX4–IP67). Un écran/chargeur au guidon doit déclarer un IP réaliste et résister aux projections.
  • UV & chaleur : même sans norme unique obligatoire, la résistance aux UV (matériaux stabilisés) et aux températures élevées (cockpit au soleil) est attendue au titre du GPSR.

5) Conception « sûre » sur le guidon : principes communs

  • Pas d’obstruction des dispositifs obligatoires : éclairages, réflecteurs, sonnette, compteur doivent rester visibles et accessibles.
  • Couples de serrage indiqués et visserie inox ; la notice doit spécifier compatibilités de diamètre (22,2 / 31,8 / 35 mm) et les limites de charge de l’accessoire.
  • Gestion des câbles : aucun frottement sur gaines de frein/dérailleur, pas de boucle qui peut s’accrocher en braquage complet.
  • Rayons/angles arrondis ; capuchons de protection sur les vis saillantes.

6) Documentation & marquages indispensables

  • Notice en langue du pays avec schéma d’installation, entretien, couples de serrage, avertissements (pas de réglage en roulant, contrôles périodiques).
  • Marquage produit : marque, modèle, lot, coordonnées fabricant/importateur dans l’UE (traçabilité GPSR).
  • Déclaration UE de conformité (si CE) fournie ou accessible par QR code.

7) Bonnes pratiques d’achat et d’installation (SEO ✓, sécurité ✓)

  • Privilégiez des accessoires qui citeront explicitement les normes (EN ISO 4210, EN 15194, IP, RED/CEM) et fournissent une DoC.
  • Testez la rotation à 100 % du braquage, sur place, puis roulage sur pavés : aucune migration/rotation du support.
  • Placez les écrans bas et centrés (champ de vision), limitez la longueur de bras (moins de levier = moins de vibrations).
  • Programmez zéro manipulation en circulation : légalement et ergonomiquement, les réglages se font à l’arrêt.

À retenir : en Europe, la sécurité d’un accessoire de guidon se juge autant par son design (pas d’arêtes, pas d’obstruction, stabilité) que par sa conformité (GPSR, CE quand requis, IP, CEM/RED). En choisissant des produits documentés, en respectant les couples de serrage et en soignant le routage des câbles, vous obtenez un cockpit ergonomique, légal et durable — prêt pour la ville, le cargo et les longues tournées.

 

L’encombrement maximal : respecter les dimensions de largeur et de gabarit du véhicule

Un cintre saturé d’accessoires peut vite faire dépasser le gabarit utile de votre vélo (ou VAE) : quelques millimètres de trop et vous accrochez un rétroviseur, un arceau, une portière, ou pire, un piéton. Au-delà du risque matériel, un dépassement de largeur ou un montage qui élargit dangereusement le poste de pilotage peut être considéré comme une modification altérant la sécurité. Bonne nouvelle : avec des choix d’accessoires et une méthode d’implantation rigoureuse, vous pouvez rester dans une enveloppe compacte, maniable et légale.

1) Largeur de référence : le cintre, pas l’accessoire

  • Repère de base : la largeur nominale de votre cintre (ex. 580–760 mm ville/trekking, plus sur VTT) constitue le gabarit « enveloppe ». Les accessoires ne doivent pas dépasser cette largeur.
  • Zones critiques : extrémités de poignées, embouts de guidon, commandes de freins. Tout ce qui dépasse ici devient un point d’accrochage en interfile, chicanes, couloirs bus ou parkings.
  • Mesure simple : vélo posé droit, ruban d’un embout à l’autre. Montez l’accessoire, puis re-mesurez ; si l’écart augmente, repositionnez.

2) Gabarit vertical et frontal : voir et passer partout

  • Hauteur : un support haut placé peut entrer dans le champ de vision, mais aussi heurter rétroviseurs/pare-chocs en montée/descente de trottoir. Préférez un montage bas et centré (potence, faceplate, out-front court).
  • Profondeur : les bras très déportés créent du levier (vibrations) et allongent le gabarit frontal. Objectif : déport minimal compatible avec la lisibilité.
  • Rayon de braquage : en butée gauche/droite, rien ne doit toucher cadre, panier, sacoche, ou câble tender. Testez roue bloquée et roue libre.

3) Choisir des supports « compact-first »

  • Bras courts et rotules à faible empattement : mieux qu’un col-de-cygne long. Les masses près de l’axe réduisent l’encombrement et le pompage.
  • Interfaces intégrées (AMPS, quart de tour, GoPro) montées sur barres d’extension courtes : elles empilent verticalement sans élargir le cintre.
  • Solutions 2-en-1 (support + éclairage / support + powerbank) : moins d’objets, moins de collisions potentielles.

4) Méthode d’implantation « enveloppe fermée »

  1. Tracer l’enveloppe : matérialisez visuellement (ruban adhésif) la largeur d’embout à embout. Tout accessoire doit rester à l’intérieur.
  2. Placer le principal : téléphone/GPS au centre, sous l’horizon visuel. Ajustez l’inclinaison (25–35°) avant d’ajouter le reste.
  3. Empiler, pas élargir : fixez lumière/sonnette sous ou au-dessus du support, jamais en porte-à-faux latéral.
  4. Routage des câbles : aucun câble ne doit dépasser la ligne du cintre. Gaine tressée + ruban textile ; connecteurs coudés 90°.
  5. Test dynamique : slalom lent entre cônes (ou potelets espacés), portes d’ascenseur, barrières. Si ça frotte, c’est trop large.

5) Vélo cargo / remorque : gabarit utile et porte-à-faux

  • Biporteur/longtail : la caisse peut déjà approcher la largeur du cintre. Gardez le cockpit plus étroit que la charge pour que le cintre ne devienne pas le premier point d’impact.
  • Remorque enfant/box : attention aux braquages serrés ; un écran trop déporté touche la caisse en marche arrière/virages très lents.
  • Guidon + barre d’extension : privilégiez une barre courte et centrée pour éviter un second niveau trop large.

6) Sécurité passive : arrondir, protéger, signaler

  • Pas d’arêtes vives : capuchons de vis, coins arrondis, accessoires sans angles agressifs aux extrémités.
  • Embouts de guidon en bon état (bouchons). Ils « ferment » l’enveloppe et évitent de perforer en cas de contact.
  • Contraste : de nuit, un petit liseré réfléchissant sur les bords extérieurs du cintre peut aider à situer le gabarit (sans polluer le champ de vision).

7) Conformité pratique : ce qu’attendent les contrôles

  • Liberté de rotation totale du guidon sans frottement ni traction de câble.
  • Accès direct aux freins, sonnette, commande d’éclairage. Aucune pièce ne doit gêner l’activation.
  • Fixation sûre : pas de jeu perceptible en torsion. Un accessoire qui se déplace élargit temporairement le gabarit et devient imprévisible.

8) Check-list « gabarit OK » (30 s)

  1. Mesure embout-à-embout inchangée après montage.
  2. Aucun accessoire ne dépasse latéralement, même en rotation extrême.
  3. Déport frontal minimal ; lecture claire sans bras long.
  4. Câbles dans l’enveloppe, aucune boucle extérieure.
  5. Test de porte/portique réussi sans contact.

À retenir : respectez la largeur native du cintre comme frontière, réduisez le déport, centralisez les écrans et empilez plutôt qu’élargir. Un cockpit compact, c’est une meilleure maniabilité en ville, moins de risques d’accrochage et une conformité sereine aux exigences de sécurité. Votre poste de pilotage reste lisible, stable… et dans le gabarit.

 

Obstruction des organes de sécurité : l’interdiction de gêner les freins et l’éclairage

Un cockpit bien organisé doit être ergonomique… et surtout sûr. En Europe comme dans la plupart des réglementations locales, il est interdit de monter des accessoires (support téléphone, caméra, powerbank, sacoche, sonnette déportée, etc.) de manière à obstruer ou dégrader le fonctionnement des organes de sécurité : leviers de freins, câbles et gaines, éclairage avant/arrière, réflecteurs, avertisseur sonore. En clair : votre installation ne doit ni masquer la lumière, ni réduire la course des freins, ni empêcher l’accès immédiat aux commandes. Voici les règles concrètes, les erreurs fréquentes et la méthode d’implantation pour rester conforme et protégé.

1) Les priorités absolues : freins, visibilité, avertissement

  • Freins : les leviers doivent être accessibles en un geste, sans angle parasite ni obstacle. Aucune pièce ne doit réduire la course utile (risque d’allongement de la distance d’arrêt) ni forcer sur les gaines.
  • Éclairage : le faisceau avant doit rester libre, centré et orientable. À l’arrière, le feu doit être visible à distance, sans masque par sacoches, barres d’extension ou smartphone.
  • Avertisseur sonore (sonnette/buzzer) : action instantanée du pouce. Une sonnette cachée derrière un écran est juridiquement et pratiquement inopérante.

2) Erreurs de montage qui créent une obstruction

  • Support collé aux leviers : un berceau ou une pince placé trop près peut limiter l’ouverture du levier ou heurter les doigts en urgence.
  • Bras déporté devant le phare : un out-front mal réglé projette une ombre au centre de la route. Sur route humide, la perte de contraste est dangereuse.
  • Powerbank devant le feu arrière : chargement « provisoire » qui devient permanent et masque la lumière ; amende logique en cas de contrôle.
  • Gaines comprimées : collier trop serré ou câble tiré en braquage complet ; la modulation de frein devient saccadée, puis la puissance chute.
  • Écran trop haut : il bloque la vue des témoins d’éclairage ou la sonnette, et vous oblige à lâcher une main pour l’actionner.

3) Méthode d’implantation « sécurité d’abord »

  1. Tracer la zone sanctuarisée : 3–4 cm autour de chaque levier de frein et au-dessus de la cloche ; aucune pièce fixe ne doit y pénétrer.
  2. Placer l’éclairage d’abord : montez phare et feu arrière, réglez hauteur/point chaud du faisceau, puis seulement ensuite ajoutez le support téléphone.
  3. Centraliser l’écran : position bas/centré (potence/faceplate ou out-front court), incliné 25–35°. Aucun débord latéral vers les leviers.
  4. Routage des câbles : gaine tressée + ruban textile ; laissez une boucle de service de 3–4 cm pour éviter toute traction en braquage.
  5. Test dynamique : braquage butée à gauche/droite, freins serrés à fond, sonnette actionnée ; rien ne frotte, rien ne bloque.

4) Éclairage : faisceau libre et lisible

  • Avant : placez le phare en avant ou sous la barre du support pour éviter l’ombre portée. Vérifiez en nuit réelle ; ajustez l’angle pour ne pas éblouir.
  • Arrière : éloignez le feu de toute sacoche/powerbank. Si vous utilisez un support arrière, adoptez une rehausse ou un déport spécifique.
  • Réflecteurs : ne les couvrez jamais par des straps ou accessoires ; ils complètent l’éclairage en cas de panne.

5) Freinage : course, alignement, modulation

  • Course libre : pressez fermement chaque levier ; il ne doit toucher aucun accessoire. Si oui, redécalez le support ou pivotez légèrement le levier.
  • Alignement des gaines : aucun coude serré sous un collier ; préférez des clips ou guides qui laissent glisser la gaine.
  • Modulation : sur parking, freinez par paliers. Si la sensation est « grattante », libérez la gaine et assouplissez le routage.

6) Spécificités VAE, cargos et remorques

  • Commandes supplémentaires (assistance, clignotants, klaxon) : gardez un couloir d’accès au pouce. Un écran trop large les rend inatteignables.
  • Câbles supplémentaires : séparez haute et basse tension, fixez tous les 4–5 cm, pas de toron devant le phare.
  • Remorque : si vous ajoutez un écran de surveillance, placez-le bas/centré pour ne pas masquer le phare ni les leviers.

7) Check-list « anti-obstruction » (30 s avant chaque sortie)

  1. Freins : pleine course, aucun contact, gaine non comprimée.
  2. Lumières : face au mur, faisceau sans ombre portée ; feu arrière visible de 20 m.
  3. Sonnette : déclenchement instantané, pouce libre.
  4. Câbles : pas de traction en butée ; aucune boucle devant l’éclairage.
  5. Support : serrage ferme, pas de jeu, écran en dessous de l’horizon visuel.

À retenir : la meilleure installation est celle qu’on oublie. Si un accessoire vous fait chercher la sonnette, allonge la course de frein, ou jette une ombre sur la route, il obstrue un organe de sécurité et doit être repositionné. Placez d’abord les freins et l’éclairage, centralisez l’écran, soignez le câblage ; vous gagnez en légalité, en réactivité… et en sérénité au quotidien.

 

Usage vs fixation : la distinction juridique entre « tenir » et « consulter » son smartphone

Sur la route, un même téléphone peut être légal… ou créer une infraction, selon que vous le tenez en main ou que vous le consultez lorsqu’il est fixé sur un support. Cette nuance, simple en apparence, structure la plupart des verbalisations au volant. Comprendre la ligne de partage « tenir vs consulter » vous aide à configurer votre support, adopter les bons gestes et éviter les amendes inutiles.

1) « Tenir » le téléphone : l’interdit absolu

  • Définition pratique : l’appareil est physiquement dans votre main alors que le véhicule est en circulation (y compris arrêté au feu rouge ou dans un bouchon). Peu importe l’action (appel, SMS, musique, GPS, notification) : le simple fait de tenir suffit à caractériser l’infraction.
  • Port à l’oreille : oreillette/casque audio à l’oreille du conducteur = également prohibé dans la plupart des cas (hors appareil médical).
  • Conséquence : amende et retrait de points. En cumul avec une autre faute de conduite, un retrait/suspension administrative peut s’ajouter.

2) « Consulter » un téléphone fixé : toléré sous conditions

  • Condition n°1 – Fixation : le smartphone doit être solidaire d’un support (pare-brise bas, aération, tableau de bord) et non manipulé à la main.
  • Condition n°2 – Champ de vision : l’écran ne doit pas gêner la visibilité (pas haut-centre du pare-brise, pas devant les capteurs/rétro) ni masquer l’éclairage/les témoins.
  • Condition n°3 – Maîtrise : aucune manipulation distrayante en roulant. La consultation doit rester un coup d’œil bref (guidage), idéalement avec commandes vocales.

3) La grille de lecture des forces de l’ordre

En contrôle routier, trois questions structurent l’appréciation :

  1. Où est le téléphone ? Dans la main = infraction immédiate. Sur un support = on passe aux critères suivants.
  2. Où est placé l’écran ? S’il obstrue le champ de vision (haut du pare-brise/axe central), verbalisation possible pour gêne à la visibilité.
  3. Que fait le conducteur ? Taper une adresse, scroller une playlist, répondre à un message = perte de maîtrise potentielle, donc verbalisation sur ce fondement.

4) Exemples concrets (cas d’école)

  • Illégal : vous prenez le téléphone en main au feu rouge pour « juste changer la musique ». Le véhicule est toujours en circulation ; l’élément matériel est constitué.
  • À risque : support ventouse collé haut-centre qui coupe la vue des piétons. Même sans le toucher, vous pouvez être verbalisé pour gêne du champ de vision.
  • Conforme : smartphone fixé bas-gauche, itinéraire programmé avant départ, utilisation des commandes vocales. Consultation brève, sans retrait de main prolongé ni regard insistant.

5) Où finit la « consultation » et où commence la « manipulation » ?

La consultation est un regard ponctuel vers une information de conduite (flèche GPS, nom de rue). La manipulation implique un geste intentionnel (taper, glisser, valider, brancher, décrocher/accrocher sur MagSafe), souvent accompagné d’un second regard de confirmation. Deux repères utiles :

  • Test des 2 secondes : si l’action demande >2 s de regard hors route, elle sort du cadre de la « consultation » acceptable.
  • Test des 3 regards : route → écran → route. Si, au retour, vous avez « perdu » la situation (distance/trajectoire), l’action était trop exigeante.

6) Bonnes pratiques « fixé = ok, distrait = non »

  • Avant de partir : programmez le trajet, activez le mode voiture/« ne pas déranger », réglez volume et luminosité.
  • Placement : bas et latéral (hors axe), bras court. Évitez le haut du pare-brise et la zone rétro/capteurs.
  • Voix d’abord : assistants, CarPlay/Android Auto pour appels, messages, relance d’itinéraire.
  • Zéro interaction en déplacement : si une pop-up s’affiche, vous attendez l’arrêt hors voie pour agir.
  • Charge sans fil : alignez à l’arrêt (MagSafe/Qi2). Ré-aimanter en roulant = manipulation à proscrire.

7) FAQ express

  • Puis-je toucher l’écran fixé pour zoomer ? À l’arrêt seulement. En mouvement, privilégiez zoom vocal ou laissez le niveau par défaut.
  • Et un appel mains libres ? Oui si lancé vocalement et si le téléphone reste fixé. Pas d’oreillette portée à l’oreille.
  • Feu rouge = pause autorisée ? Non. Le véhicule est encore en circulation ; « tenir » reste verbalisable.

À retenir : tenir un smartphone au volant est interdit, point. Consulter un smartphone fixé sur un support est acceptable si (1) l’écran ne gêne pas la vision, (2) vous ne manipulez pas en roulant et (3) vous conservez la maîtrise. Réglez tout à l’arrêt, placez l’écran bas et utilisez la voix ; vous protégez votre permis, vos passagers… et votre attention.

 

🇩🇪 Zoom sur la StVZO allemande et les spécificités locales : un guide pour les voyageurs

Vous traversez l’Allemagne à vélo (ou VAE) avec un support smartphone au guidon ? Excellente idée pour la navigation… à condition de respecter la StVZO (Straßenverkehrs-Zulassungs-Ordnung), le règlement allemand qui encadre l’équipement des véhicules, dont les cycles. Bonne nouvelle : en adoptant une logique « éclairage homologué, guidon dégagé, manipulation minimale », vous resterez dans les clous tout en conservant une ergonomie au top.

1) L’essentiel à connaître avant de rouler

  • Équipement obligatoire : un système d’éclairage avant/arrière conforme, des réflecteurs (roue/pédales), une sonnette fonctionnelle. Les autorités regardent d’abord ce qui éclaire et avertit, puis ce qui pourrait gêner.
  • Homologation des composants d’éclairage : recherchez le marquage d’agrément (souvent appelé « K-Nummer »). Un phare « looké » mais non homologué peut être refusé.
  • Guidon dégagé : rien ne doit entraver les freins, masquer le faisceau ni bloquer la rotation. Un support téléphone mal placé peut déclencher un contrôle.

2) Éclairage + support : le duo à ne pas contrarier

La StVZO met l’accent sur un faisceau lisible et non éblouissant. Votre support doit s’y adapter :

  • Placez le smartphone sous la ligne du phare ou en déport court (out-front) pour éviter l’ombre portée au centre de la chaussée.
  • Évitez les bras longs qui créent un masque devant l’optique ou vibrent au-dessus du faisceau (perte de contraste sous la pluie).
  • À l’arrière, ne fixez rien devant le feu rouge. Powerbank ou sacoche ne doivent pas le couvrir, même partiellement.

3) « Tenir vs consulter » en pratique allemande

Comme ailleurs en Europe, tenir le téléphone en main pendant la circulation peut être sanctionné. La consultation d’un écran fixé reste tolérée si elle ne vous détourne pas de la conduite. Concrètement :

  • Fixation solide, bas/centré (potence, faceplate ou out-front court) pour limiter la distraction.
  • Programmation à l’arrêt (itinéraire, volume, mode « ne pas déranger ») ; commandes vocales si possible.
  • En ville, privilégiez un écran en mode sombre la nuit pour ne pas « brûler » la vision.

4) Spécificités VAE : EPAC vs S-Pedelec

En Allemagne, la distinction entre vélo à assistance classique (jusqu’à 25 km/h, pédalage actif) et S-Pedelec (jusqu’à 45 km/h) est stricte. Pour les voyageurs :

  • VAE 25 : reste dans l’univers « vélo », avec l’éclairage conforme et un cockpit libre.
  • S-Pedelec : catégorie assimilée à un cyclomoteur (assurance, plaque, règles spécifiques). Les accessoires ajoutés doivent éviter toute entrave aux contrôles et à la visibilité accrue exigée à ces vitesses.

5) Choisir le bon support pour l’Allemagne

  • Compact d’abord : bras courts, rotule low-profile, pas d’arêtes saillantes. L’objectif est de préserver le champ des feux et l’accès aux leviers.
  • Antivibration conseillé sur pavés et pistes : moins de flou de lecture, moins de micro-déplacements.
  • Résistance météo : pluie fréquente et grands écarts de température. Privilégiez matériaux stabilisés UV, visserie inox et indice de protection réaliste pour les boîtiers.

6) Bonnes pratiques d’installation (contrôle « à l’allemande »)

  1. Montez d’abord l’éclairage, réglez la hauteur/transition du faisceau, testez face à un mur. Seulement ensuite, positionnez le support téléphone.
  2. Libérez un couloir de frein : 3–4 cm autour de chaque levier sans pièce fixe ni câble tendu en butée.
  3. Routage des câbles : pas de boucle devant l’optique ; colliers textiles tous les 4–5 cm, connecteurs coudés 90° si nécessaire.
  4. Test dynamique : pavés, braquage complet, freinage fort. Rien ne doit bouger, frotter ou masquer la lumière.

7) Villes et Länder : le bon sens local

L’application peut varier légèrement selon la ville (Berlin, Munich, Hambourg) ou le Land. Les contrôles insistent sur :

  • Visibilité impeccable (feux nets, non obstrués).
  • Guidon propre : pas d’empilement anarchique, pas de fixation devant la sonnette.
  • Conduite non distraite : pas de manipulation de l’écran en mouvement.

8) Check-list « StVZO-friendly » (30 s)

  1. Phare et feu arrière visibles, non masqués par le support.
  2. Leviers de frein libres, course complète, pas de gaine comprimée.
  3. Support bas/centré, bras court, aucune arête saillante.
  4. Écran sobre (luminosité/Mode Nuit), itinéraire pré-programmé.
  5. Sonnette accessible du pouce sans contorsion.

À retenir : en Allemagne, la StVZO privilégie la lisibilité (éclairage homologué et dégagé) et la maîtrise (aucune entrave aux freins, zéro distraction). Installez d’abord les feux, placez le smartphone hors du faisceau et hors des leviers, préparez tout à l’arrêt : vous roulerez en toute conformité… et avec une navigation fluide.

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